« 29 juillet 2076 : comme chaque année le chassé croisé maritime entre juilletistes et aoûtiens bat son plein sur l’axe Ouessant - Belle Île - Saint Nazaire »…
Imaginez ce marronnier des JT du futur qui, comme à chaque été, évoque le sujet de ces dizaines de milliers de familles de vacanciers, touristes qui, pour leurs congés, partent en vacances… en voilier. Fini la voiture, les péages, les parkings et stations essence
Le tourisme à voile deviendrait le tourisme « par défaut » et démocratique, un tourisme plus propre, sobre, mais pas moins aventureux !
Dans la boîte à gant de bateau de ces touristes de 2076 : un beau portulan pour se repérer et planifier leur itinéraire dans la zone qu’ils vont explorer avec dessus, une multitude de précieuses informations liées à la navigation et au tourisme.
Mais au fait, c’est quoi un portulan ? Eh bien, c’est exactement ça. Les portulans étaient des cartes marines du Moyen Âge réalisées pour les marins qui naviguaient le long des continents par saut de puce de mer et cartographiaient ce long trait de côte et toutes les informations importantes pour une navigation sûre. Mon portulan moderne, c’est une fusion des cartes et des époques, à mi-chemin entre la carte archaïque du 13e siècle et entre la carte touristique moderne pour éco-voyageurs à voile des années 2070.
Les cartes portulans © Bibliothèque nationale de France
Sur ces cartes, on pouvait trouver les “lignes de rhumb”, ces lignes donnant les caps aux marins à l’aide d’une boussole. Eh oui, à l’époque les degrés de longitude ou de latitude n’existent pas. Ou plutôt si : inventés pendant la Grèce antique, ils avaient été oubliés par les marins médiévaux. Cartographe maximaliste que je suis, j’ai inclus lignes et degrés ! Dans le même esprit, impossible de montrer l’intérieur des terres : seuls les fous s’y aventurent et ceux qui en reviennent vivants ne sont plus en état de les décrire ! La Terra incognita s’appelle ici l’Argoat, signifiant la forêt en breton, où les marins ne pénètrent pas, par opposition à l’Armor, la mer, zone connue et cartographiée.
Ces cartes du Moyen Âge ignoraient aussi tout de la très célèbre projection cartographique dite de “Mercator” inventée au 16e siècle et permettant de tracer des caps à même la carte, dont la projection cartographique a l’avantage de conserver les angles. J’ai pour mon Portulan Moderne utilisée la projection de Mercator, bien entendu.
Sur la carte ont aussi fleuri 3 roses des vents pour donner une idée des vents bretons et comment aborder sa traversée…
Il y a une table des distances/temps, comme on en voyait dans les atlas routiers Michelin, en kilomètres et non en mille nautiques, car la navigation s’est démocratisée et utilise à présent des unités du quotidien. Notons la présence des classiques « points d’intérêts » naturels et historiques, comme dans les cartes touristiques, ainsi que toutes les informations utiles à la navigation : mouillages, hauts fonds, brume, sans toutefois rentrer dans la complexité des magnifiques et très denses cartes du SHOM qui livrent un niveau de détail impressionnant pour des régions très spécifiques.
Le portulan moderne : à garder précieusement pour rêver de son prochain voyage vélique, prévoir ses vacances en mer ou bien trouver le havre le plus proche en cas de grosse mer…
Sources utilisées pour le Portulan Moderne : https://www.navily.com/, BD Alti et BD Topo, https://content.meteoblue.com/en